Lauréate du prix de la « Fondation L’Oréal UNESCO For Women in science », la jeune doctorante de haut de ses vingt ans impressionne et motive la gent féminine à franchir toute limite que lui impose la société sur le choix professionnel.
Pour une meilleure gestion de « l’or bleu », Farida Boubé Dobi consacre une bonne partie de sa vie aux études afin de se donner les moyens efficaces de recherche dans le domaine. Admise à l’école doctorale polytechnique au Centre d’Excellence « Mines et Environnements Miniers de l’INP-HB », le choix de son thème de doctorat constitue une étude des cas précise. « Je travaille sur tout ce qui est quantification de réserve en eau souterraine et modélisation en vue de faire de simulation pour voir l’évolution de ses réserves sous l’effet des activités minières et aussi des changements climatiques dans les années à venir. Je suis hydrogéologue et environnementaliste. Après recrutement dans le cadre du projet lié à l’environnement minier. J’ai alors ramené mon domaine de base à l’environnement minier. C’est ce qui a fait naître un tel sujet. J’ambitionne de travailler dans ce secteur d’activité au sein des organismes internationaux, à long terme l’approvisionnement en eau des populations urbaines ou dans le secteur agricole. Je travaille dans une zone assez difficile, très loin et désertique. Là, la population est laissée à elle-même et c’est une zone minière où est exploité l’uranium. En termes de zone souterraine, elle est très riche. Et ma thèse est une première dans cette zone qui a pour but de présenter aux populations des avantages pour permettre à l’Etat de mettre en place des programmes qui leur seront bénéfiques », explique-t-elle.
L’évaluation de l’impact de l’exploitation aurifère sur la dynamique des eaux souterraines dans un contexte de changements globaux (cas de la Côte d’Ivoire) est son thème d’étude dont l’objectif vise la mise en place d’un tout nouveau modèle lié au domaine. En effet, l’Afrique est tellement bourrée de ressources minières qui, économiquement après exploitation, sont non négligeables. Cependant, leur exploitation n’est pas sans effet sur l’environnement d’une manière générale, affectant ainsi l’équilibre entre les aspects sociaux, économiques et environnementaux.
Le choix d’étude de la jeune hydrogéologue devient une réponse à l’appel pressant lancé par les Nations Unies par rapport aux Objectifs de développement durable (ODD). En son point 6, elle stipule qu’il faut investir davantage dans la gestion des écosystèmes d’eau douce.
Un tel engagement par rapport au genre de la doctorante engendre un lot de questionnements autour d’elle. « La plupart des temps, ceux ou celles qui apprennent pour la première fois que j’étudie la géologie trouvent toujours à dire en ces termes : » Tu es belle, pourquoi tu n’as pas choisi de faire la communication et bien d’autres domaines plutôt qu’un travail de terrain tant épuisant ? », confie-t-elle. Mais, pour elle, l’important est d’étudier les impacts de telles activités sur les systèmes d’eau douce dans une optique de gestion durable de ces ressources dans une optique de trouver des solutions idoines à cette problématique à la fois hydrologique et environnementale.