« Il est d’une âme grande et généreuse d’aider les autres et de leur être utile ». Ambroise Rendu ; Le traité de morale
De son vrai nom Foli Kossi Gerard TETE, né à Lomé en 1994, le jeune togolais du nom d’artiste « TESPRIT » provenant du groupe de mot «L’esprit de TETE » caractérisant son ingéniosité est un autodidacte et innovateur dans le domaine de l’art. Son esprit très créatif fait connaître ses œuvres sur le plan national qu’international. En effet, il réalise ( à base des tongs communément connus sous le nom de dzimakpla dans la région de son pays d’où il est originaire le Togo), ce à quoi personne avant lui n’aurait pensé. Le mot signifiant ‘’sans-éduqués’’ est une étiquette collée aux enfants de rue pour qui il a une affection toute particulière.
Préserver l’environnement et être utile aux enfants de rue sont pour ce jeune artiste des objectifs qu’il poursuit. Pour les atteindre, il s’est donné les moyens et fait son bout de chemin. Et, c’est à travers un art tout particulier qu’il étonne. TESPRIT fait usage des tongs usées pour arriver à ces fins. Ses ouvres décrivent mieux les conditions de vie des enfants de rue qui sont des rejetés de la société. D’autres paramètres ont certes concouru à son engagement, mais cette catégorie d’enfants constituait pour lui le principal centre d’intérêt. « Un tel engagement, parce que j’ai passé un bon moment de ma vie avec ces enfants de rue. Leurs différentes histoires m’ont marqué. Voilà ce qui m’a poussé à parler de leurs conditions. L’idée même tire son origine de la crise où je n’avais plus les moyens de me procurer les médiums que j’utilisais avant. Et un beau matin, l’idée m’est venue d’utiliser les ‘’dzimakplao’’ pour réaliser les œuvres. Le premier essai a pris et j’y ai pris goût. J’ai fait le choix de ces chaussures aussi à cause de certaines particularités qu’elles offrent : leurs multiples couleurs. (…). Ces enfants, je les considère comme mes propres enfants. Pour avoir côtoyé le milieu dès le bas-âge, où moi aussi je faisais des petits jobs pour aider mes parents dans les charges, on se rencontrait sur des chantiers pour les mains-d’œuvre; certains n’avaient pas de toit où dormir, d’autres étaient affamés et malades. Et quand j’ai embrassé cette carrière d’artiste plasticien, cela a déclenché en moi un déclic. Si mes œuvres présentent des enfants d’une manière anonyme, c’est-à-dire sans visage, c’est pour que chaque enfant s’identifie à ces parias et laissés pour compte de nos sociétés », explique-t-il.
A l’instar de cette nouvelle vie que TESPRIT redonne aux tongs ou tappettes que presque tout le monde possède dans son milieu et qui, après usage, sont jetées sur les lieux de décharge, il veut à tout prix donner une seconde chance de survie aux enfants de rue pour permettre à chacun d’eux un jour de dire à la suite du Dr Steve Maraboli que le rejet a été un moyen en fait d’être redirigé vers quelque chose de meilleur. « En plus d’être une passion pour moi, mon objectif est que je puisse aller loin, parler de ces enfants et leur venir en aide pour les faire sortir de ces situations. Pas seulement en dons, mais plutôt les scolariser et leur faire apprendre un métier qui changerait leur situation »,.confie-t-il
Bien avant son exposition tout récemment en France lors de la principale foire dédiée aux scènes artistiques d’Afrique et de ses diasporas AKKA, TESPRIT a eu à faire en 2021 ses propres expositions et a répondu à bien d’invitations au-delà des frontières togolaises. Cet autodidacte totalisera bientôt 10 ans dans ce métier artistique, mais son option pour l’usage des tongs date de 2019.