Gilles Sunu, né à Châteauroux en France, accepte finalement d’arborer la tunique jaune des Eperviers, l’équipe nationale du pays de son père, pratiquement à 28 ans.
Né le 30 mars 1991, ce franco-togolais qui peut jouer au poste de milieu de terrain ou en attaque, donne enfin son accord de porter les couleurs nationales du Togo. Plusieurs fois courtisé par la Fédération togolaise de football, c’est sous Claude Le Roy que son cas connaitra un aboutissement heureux. Après moult tractations, Gilles Sunu qui a longtemps espéré une convocation chez les Bleus A, revoit ses ambitions à la baisse et confirme son désir de rejoindre finalement le nid des Eperviers à un moment charnière de son parcours professionnel.
Sunu fils donne son accord
Plusieurs fois annoncé chez les Eperviers, cette fois-ci sera la bonne. Le joueur formé à Châteauroux et au Pôle espoir de la Ligue du centre manifeste en coulisse son envie de changer de nationalité sportive. Il a notamment évolué avec l’équipe de France des U17, avec laquelle il a été finaliste du championnat d’Europe de 2008, battue par l’Espagne et avec les U19, également battus en final du championnat d’Europe en 2010 toujours par les Espagnols.
Sur les plateaux de Canal +, dans l’émission « Talents d’Afrique », Claude Le Roy confirme l’information. « On a l’autorisation officielle de la FIFA pour pouvoir l’utiliser. C’est un joueur de qualité que je voulais récupérer depuis très longtemps. Il est dans la liste », s’est-il empressé de révéler le 24 septembre dernier. Le futur international togolais sera même au regroupement des Eperviers pour la préparation de la double confrontation (3ième et 4ième journées des éliminatoires de la CAN Cameroun 2019) contre la Gambie.
Parcours
L’actuel sociétaire d’Erzurumspor, un club d’élite turc, était destiné à une belle carrière. Il signe très jeune (16 ans) à Arsenal. A l’époque, les grosses écuries européennes à l’instar du Milan AC, de Chelsea, Barcelone, Liverpool, Manchester United voulaient l’enrôler. De la réserve de l’équipe londonienne, il est prêté à Derby County au cours de la saison 2009-2010.
L’expérience anglaise se solde par un échec. Il retourne en France et s’engage avec Lorient pour une durée de 4 ans. Il continue également d’enfiler les maillots des Bleus des catégories inférieures. Mais il a un défaut que résume Francis Smerecki, son sélectionneur des moins de 20 ans : «Attaquant de couloir, il est capable de fournir des efforts immenses ». Il tente de nuancer en rappelant qu’«Il est en progrès devant le but, mais il doit mieux lire le jeu, notamment sans ballon ».
Quoi qu’il en soit, Gilles Sunu a montré sous les couleurs lorientaises que l’on peut compter sur lui. Même s’il quitte ses coéquipiers six mois après pour poser ses valises à Evian Thonon Gaillard, puis plus tard à Angers SCO alors promu en Ligue 1. En fin de contrat avec son dernier club français, il s’envole pour la Turquie en signant le 7 juillet 2018 avec Erzurumspor, pour deux saisons.
Le nid des Eperviers
Gilles Sunu ne connait pas finalement la trajectoire que certains lui ont tracée à ses débuts. Entre blessures et irrégularités sur le terrain, il quitte l’hexagone et s’exile dans ce pays transcontinental, probablement pour passer à la vitesse supérieure dans sa carrière. Du haut de ses 27 ans, il a de l’expérience et peut encore donner sur un terrain de football. Pris sous cet angle, il constitue un atout indéniable pour la sélection togolaise en phase de renouvellement. L’insistance du technicien français à l’avoir sous ses ordres suppose que le néo Epervier a ce quelque chose de plus qu’il recherche chez lui. Il est aussi vrai qu’aujourd’hui, l’ancien Gunner a besoin d’une sélection nationale censée lui apporter un peu plus de visibilité dans une carrière quelque peu en berne.
Maintenant que son arrivée est actée, se pose alors le problème de son intégration. A priori sous la houlette de Claude Le Roy, les choses s’annoncent faciles grâce aux bonnes relations naissantes entre eux. Néanmoins, reste à savoir la collaboration à long terme, d’autant plus que le « sorcier blanc » est réputé pour sa propension à dominer son groupe. Une attitude qui étouffe des fois les joueurs dont la plupart n’osent broncher, de peur de se faire taper sur les doigts. Le nouvel international devra également s’accommoder de l’influence grandissante de son capitaine en sélection.