LA FIEVRE DE LASSA, UNE GRAVE MALADIE VIRALE QUI SÉVIT EN AFRIQUE DE L’OUEST

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Si vous résidez en Afrique de l’Ouest, vous avez, sans doute, constaté qu’une maladie s’est invitée dans le débat sanitaire public depuis quelques mois : il s’agit de la fièvre de Lassa. Pourtant, la découverte de cette infection n’est pas récente. Mais, elle opère, par intermittence, des résurgences pour dévaster de plus belle, si des précautions ne sont pas prises pour s’en prémunir.

Il est heureux de constater que des communiqués et des messages affluent à titre d’information et de sensibilisation sur la maladie elle-même et sur les attitudes à adopter pour l’éviter. Mais, connaissez-vous vraiment tous les ressorts de cette fièvre? Savez-vous, par exemple, que le réservoir du virus est un petit rongeur, appelé communément « rat à mamelles multiples », qui vit à proximité ou au sein des habitations en Afrique de l’Ouest ? Savez-vous, aussi, que ce « rat à mamelles multiples » héberge le virus sans en être malade ?

Voici, à travers cet article, quelques supports clés pour, tout à la fois, consolider vos acquis, en parler autour de vous pour contribuer à la sensibilisation, et amplifier la prévention.

1 – Un peu d’histoire !

En 1969, dans la ville de Lassa, située dans l’Etat de Borno, au Nigeria, une infirmière tombe gravement malade après avoir administré des soins à des malades. Elle succomba, quelques jours plus tard, à la fièvre, non sans avoir contaminé deux de ses collègues. Cette situation intrigua plus d’un. Dès lors, des tests et prélèvements ont été réalisés. Ils ont permis d’isoler et d’identifier un virus, à ARN simple brin, de la famille des Arenaviridae, à l’origine de la fièvre appelée fièvre de Lassa, en référence à la ville de son émergence.

2 – Présentation

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale et aiguë qui se transmet à l’homme par contact avec des excréments et urines d’un rat du genre et espèce de Mastomys natalensis, plus communément appelé « rat à mamelles multiples» qui sert de réceptacle au virus.

3 – Cartographie, positionnement géographique et épidémiologie

La fièvre de Lassa est endémique dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest tels que : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Mali, le Nigeria, la Sierra Leone, le Togo . D’après l’OMS (2017), d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest seraient aussi concernés. Cette large couverture serait probablement liée à la difficulté qui se pose à tracer une ligne rigoureuse de démarcation, entre les zones infestées et celles qui sont indemnes, en raison de la multiplicité des Mastomys natalensis dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Cette maladie s’inscrit à l’ordre d’un fléau ; car le nombre d’infections à virus Lassa, en Afrique de l’Ouest, oscille entre 100 000 et 300 000 cas par an, avec environ 5 000 décès. Ces chiffres interpellent et requièrent une riposte efficace et vigoureuse.

La fièvre de Lassa touche toutes les tranches d’âge et sans distinction de sexes. Les catégories les plus exposées sont les populations vivant dans des zones rurales, où les moyens d’assainissement font défaut et où  les conditions de salubrité sont déficientes.

4 – Mode de transmission

La contamination de l’Homme se fait principalement par exposition aux excréments et urines des Mastomys hébergeant le virus. L’infection ne rendant pas ces rats malades, ils ont toute la force et la vigueur d’exsuder le virus lorsqu’ils urinent et défèquent. Cependant, un autre mode de contamination est possible, qui peut se faire par le canal d’une transmission interhumaine (d’une personne à une autre) par contact direct avec des fluides corporels (sang, urines, excréments, sécrétions organiques exsudées par des malades).

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