Démarré le 23 octobre dernier, le 5e Recensement général de la population et de l’habitat connait des difficultés, au nombre desquelles la réticence des populations, la lenteur de l’opération… Mais à côté, c’est du milieu des fournisseurs d’équipements utilisé au cours de l’opération que s’élèvent des cris d’alarme. Et pour cause, leur non-paiement suite aux livraisons.
En effet, dans le cadre de ce RGPH 5, des consultations restreintes ont été organisées et des sociétés retenues pour fournir différents équipements nécessaires. Selon les sources, les organisateurs ont accusé du retard et pressé/obligé les entreprises à livrer avant même signature des contrats. Certaines auraient pris des avances, d’autres non. Mais au nom du patriotisme, toutes ont obtempéré. Il leur a été promis le paiement des prestations une semaine après livraison et dépôt des factures.
Pour pouvoir honorer les marchés, la plupart des fournisseurs ont recouru à des prêts auprès des banques. Et qui dit prêt, dit remboursement, respect des échéances…Certains ont même eu recours aux usuriers afin de parvenir à livrer à temps les équipements. Mais un peu plus d’un mois après la livraison, les fournisseurs attendent toujours d’être payés. Le plus dur à supporter, c’est le silence radio du côté de leurs interlocuteurs. Est-ce à cause de l’indisponibilité des fonds ?
Visiblement pas. Ce serait d’ailleurs étonnant lorsqu’on sait que le budget de 8,9 milliards FCFA est assuré par les partenaires dont la Banque Mondiale et les agences de l’ONU. Selon des confidences, face à la situation, les fournisseurs ont mené des enquêtes et il leur est revenu que les fonds sont bien disponibles. Mais alors qu’est-ce qui peut bien justifier leur non-paiement à ce jour? Tout porte à croire à des manœuvres humaines…
Il nous revient que généralement dans ce genre de marchés et de situations, ce sont des responsables des autorités contractantes qui, à cause des bakchichs convoités, usent de manœuvres diverses afin d’obliger les fournisseurs à négocier (sic). « Souvent, à cause des commissions de 5 ou 10 % que certains dans le circuit recherchent, ils bloquent les choses et créent des retards artificiels par des subterfuges pour pousser les sociétés à venir négocier», confie un habitué du circuit des marchés publics.
Ce n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres possibles. Mais une chose est certaine, les fournisseurs sont harcelés par les banques. « Nous sommes dans la galère totale, on a de sérieux soucis avec nos banques qui nous bousculent,», confie sous le couvert de l’anonymat le Directeur d’une des sociétés victimes de la situation.
« Qu’est-ce qu’on veut vraiment faire de nous ? Est-ce qu’on aura le courage et les moyens de participer à ces genres de marchés la prochaine fois ? Nous les jeunes entrepreneurs, on n’a pas d’argent et ce sont les banques qui nous soutiennent par de petits prêts obtenus après de nombreuses démarches et tribulations. Le non-respect des engagements par les autorités contractantes nous crée d’énormes préjudices », se plaint-il.
Vivement que ces lamentations touchent les cœurs des décideurs afin qu’ils paient ces fournisseurs en situation.