Recensement électoral, Un 1er jour de fiasco

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Le régime de Faure Gnassingbé, mis à mal par l’ingérence de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise politique togolaise, court dans tous les sens pour organiser les élections législatives le 20 décembre prochain, en dehors des élections locales et du référendum dont les dates ont été annoncées il y a quelques jours par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Habitué aux fraudes électorales pour se maintenir au pouvoir, le RPT/UNIR, contre vents et marées, se fourvoie dans une préparation unilatérale de ces élections, malgré le recadrage du Comité de suivi mis en place par les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO pour l’application de la feuille de route devant, à terme, sortir le Togo de cette longue crise sociopolitique.

Qu’est-ce qui fait donc courir le président de la CENI, Kodjona Kadanga, le porte-parole du gouvernement Gilbert Bawara et le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Paydowa Boukpessi ? La question brûle pour le moment les lèvres.

La recomposition de la CENI décidée par le Comité de suivi lors de sa deuxième réunion à Lomé le 23 septembre dernier, devrait de facto amener l’institution, dans sa composition actuelle, à arrêter ses activités. Inutile de revenir ici sur ce que nous avons déjà publié sous le titre : « Recensement électoral : Des senteurs de mascarade ». Et donc le recensement électoral maintenu sur ce 1er octobre devrait être reporté, le temps pour la CENI recomposée de se mettre en place et permettre à l’opposition, notamment la Coalition des 14 partis, de déployer ses représentants dans les autres démembrements de cette institution en charge d’organiser et de superviser les élections au Togo. Mais le régime de Faure Gnassingbé qui manipule la CENI, a continué les travaux, et Gilbert Bawara crie sur tous les toits qu’il n’y aura pas de « session de rattrapage pour le recensement électoral ». Sur le terrain hier, c’était un cafouillage total.

« Nous ne voulons plus permettre à ce régime d’organiser des élections frauduleuses pour se maintenir », a déclaré Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), membre de la Coalition des 14 partis de l’opposition qui a appelé les populations à boycotter ces opérations de recensement électoral. Lundi 1er octobre 2018, c’est dans le cafouillage que se fait cette opération. Visiblement, la CENI et ses démembrements ne sont pas encore prêts. Manque de matériels informatiques, absence d’opérateurs de saisie, groupe électrogène qui devrait faire fonctionner les kits en piteux état ou carrément introuvable sont les constats faits sur le terrain. Ce qui est grave, dans certains établissements scolaires, les élèves sont renvoyés à la maison pour permettre le déroulement des opérations. Or 24 heures avant le début des opérations, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative, porte-parole du gouvernement, Gilbert Bawara indiquait sur une radio de la place que tout est mis en œuvre pour que ces opérations se déroulent sans déranger les élèves et leurs enseignants. Le contraire a été observé par les Togolais hier. C’est donc la gouvernance basée sur le mensonge et la délation qui continue sous Faure Gnassingbé. Ces défaillances techniques ne surprennent personne, puisque la course folle dans laquelle s’est engagée la CENI manipulée par le régime ne peut produire que ces résultats désolants.

En dehors de ces manquements, c’est l’appel au boycott suivi par les populations qui interpelle. En effet, il n’y a pas eu d’engouement devant les bureaux de vote préparés pour les opérations. Les OPS et autres agents s’ennuyaient dans les quelques centres où le matériel fonctionne. Apparemment, les Togolais ont compris les méthodes de ce régime qui veut organiser un simulacre d’élections pour conserver le pouvoir. Le mot d’ordre de la Coalition des 14 a donc été suivi.

Il est clair que la CENI illégitime doit cesser ses activités pour permettre à celle recomposée de faire les audits des kits et du fichier existant pour recommencer le processus sur une base consensuelle, sous la supervision des experts électoraux de la CEDEAO. Sinon, le fiasco du recensement en cours est retentissant. Gilbert Bawara, Payadowa Boukpessi, Kodjona Kadanga et leur patron Faure Gnassingbé doivent prendre la mesure de la situation et se raviser.

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