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“Nous ne devons pas nous enrichir aux dépens de nos patients”, exhorte le Dr Gilbert Tsolenyanu, annonçant un plan de lutte contre le rançonnement des malades.

Outre les maux traditionnels qui affectent les hôpitaux publics, tels que la pauvreté du plateau technique, la vétusté des infrastructures et des équipements, le manque de personnel, etc., relevant de la responsabilité des gouvernants, les praticiens hospitaliers contribuent également à la détérioration de la situation par des pratiques telles que la vente parallèle de médicaments et le rançonnement des patients. Lors de la récente réunion syndicale le 31 janvier, le Dr Gilbert Tsolenyanu a dénoncé ces problèmes et révélé un projet initié par le Collectif des syndicats de la santé pour les éradiquer.

“Camarades, commençons par nous adresser à nous-mêmes en premier lieu. Nous sommes des fonctionnaires, nous avons un employeur ; si nous voulons que notre salaire augmente, c’est à lui que nous devons nous adresser, et non pas nous enrichir aux dépens de nos parents (les patients) qui n’ont même pas les moyens de se soigner. D’ailleurs, il y a l’Assurance Maladie Universelle (AMU) qui arrive, espérons que cela se passe bien pour qu’il n’y ait plus de transactions financières entre les soignants et les soignés (…) “, a déclaré le Dr Gilbert Tsolenyanu à ses collègues.

“Nous, au niveau du Collectif, nous sommes contre les mauvaises pratiques. Vous devez vous assurer de les abandonner. La vente parallèle de médicaments, je ne sais quoi d’autre, il faut arrêter ; nous ne sommes pas des pharmacies ambulantes… Ceux qui viennent au travail avec des sacs pleins (de médicaments), c’est assez, cela doit s’arrêter !”, a-t-il ajouté, évoquant un plan des organisations du personnel de la santé encore à l’étude et en phase pilote dans les CHU pour éradiquer le rançonnement des patients et autres mauvaises pratiques. Ce plan établira un numéro vert permettant aux victimes de signaler ces pratiques.

“Nous ferons en sorte que chaque corporation ait une couleur distinctive. Les sages-femmes auront leur couleur, les médecins auront la leur, de même que les spécialistes, les kinés, les laborantins (…) Les blouses seront confectionnées dans ces couleurs-là, et chaque agent de santé aura sur sa blouse son numéro matricule, son identité, sa profession et son statut. Lorsque vous serez en interaction avec un patient et que vous devrez prendre de l’argent, le patient verra votre nom et appellera le numéro vert pour vous dénoncer simultanément. Et nous nous occuperons de vous”, a détaillé le Dr Tsolenyanu.

“Nous mènerons au préalable une enquête car dans chaque hôpital, il y aura un observatoire par les pairs (…) Si les faits sont avérés, c’est nous-mêmes qui produirons le rapport et l’enverrons aux autorités (…) Nous devons nous assurer que la minorité parmi nous, insignifiante, qui adopte de tels comportements, soit dénoncée (…) Nous ne nous enrichirons pas aux dépens des Togolais et des Togolaises qui viennent nous voir”, a ajouté le Secrétaire Général du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT).

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